
Le pré-diabète
Le pré-diabète désigne la phase qui précède le diabète de type 2. Une personne qui souffre de pré-diabète présente une glycémie (taux de glucose dans le sang) supérieure à la normale mais qui n’est pas assez élevée pour caractériser un diabète. C’est une phase au cours de laquelle il est souvent encore possible d’inverser la tendance diabétique pour revenir à un taux de glycémie normal.
On parle aussi parfois d’intolérance au glucose pour caractériser le pré-diabète.
Diagnostic
Le stade prédiabétique est défini selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) par deux critères qui peuvent être associés ou pas :
1 – une glycémie à jeun entre 1,10 g/L et 1,25 g/L (vérifiée à 2 reprises)
2- une intolérance au glucose : elle provoque l’augmentation excessive de la glycémie après une absorption de sucre (repas ou test médical de provocation). La glycémie deux heures après une charge orale de 75 g de glucose (ou après un repas) est supérieure à 1,40 g/l (tout en restant inférieure à 2 g/l).
Un seul de ces critères suffit pour engager le patient à lutter contre l’évolution diabétique (même si l’intolérance au glucose n’évolue pas systématiquement vers un diabète).
La réversibilité du prédiabète ou sa stabilité dépend de facteurs tels que l’absence de maladie cardiaque, la perte de poids et une pression artérielle plus basse. Sans oublier l’importance de l’activité physique (même modérée) : chez les patients pré-diabétiques, elle réduit de 30 à 50 % le risque d’un DT2, indépendamment des conseils alimentaires, du poids et de ses variations.
Physiopathologie
Le mécanisme pathologique est une résistance progressive du foie et des organes à l’action de l’insuline, hormone qui fait entrer le glucose dans les cellules. On parle d’intolérance au glucose (sanguin). Le pancréas qui secrète l’insuline fournit en retour un effort important pour continuer de produire cette hormone indispensable à la survie des cellules. Avec le temps, il s’épuise. Ses cellules (îlots de Langerhans) ne secrètent de moins en moins d’insuline ; le diabète de type 2 s’installe.
Personnes à risque
Certaines personnes sont plus à risque de souffrir de pré-diabète et de diabète de type 2 comme :
– Les personnes âgées de plus de 40 ans
– Les personnes en surpoids ou obèses (IMC supérieur ou égal à 25)
– Cas de diabète dans la famille (composante génétique)
– Femmes ayant souffert de diabète gestationnel
– Personnes à tendance sédentaire
– Personnes souffrant d’hypertension ou d’hypercholestérolémie
Cas particulier des femmes enceintes
La grossesse est un état particulier au cours duquel peut se révéler un diabète de type 2 préexistant mais méconnu ou totalement inattendu (diabète dit gestationnel). La raison en est une insulinorésistance physiologique (hormonale) au cours de la seconde moitié de la gestation. Cette insulinorésistance est normalement compensée par le pancréas. S’il est vulnérable (prédiabète par exemple) le déséquilibré glycémique s’installe. Il peut persister ou le plus souvent disparaître après l’accouchement. Mais dans ce cas la surveillance glycémique de ces patientes est indispensable et prolongée.
Changer son style de vie
• Réduire l’apport calorique pour réduire le surpoids des patients s’il existe : une perte de poids même modeste (7 à 8 % de son poids) peut prévenir ou retarder l’apparition du diabète de type 2.
• Manger sainement permet de limiter l’apparition d’un diabète : opter pour une alimentation type méditerranéenne riche en fruits et légumes, avec de l’huile d’olive, des noix, apportant suffisamment de fibres alimentaires pour leur action sur le contrôle de la glycémie, diminuer sa consommation de produits sucrés…
• Lutter contre la sédentarité et pratiquer 3 fois par semaine 30 minutes d’activité physique modérée ou soutenue.
• Essayer de dormir plus de 6 ou 7 heures par nuit : un mauvais sommeil peut perturber le métabolisme et notamment celui du glucose. Des courtes nuits de sommeil augmentent la résistance à l’insuline, une cause de diabète de type 2.
• Améliorer sa gestion du stress, pratiquer du yoga, des techniques de relaxation, des exercices respiratoires, de la cohérence cardiaque etc. Le stress est un facteur de risque du pré-diabète : il augmente le taux de cortisol qui perturbe l’utilisation de l’insuline par l’organisme.
• Arrêter de fumer : le tabac semble augmenter la résistance à l’insuline et donc le risque de souffrir de diabète.