Grossesse 2

Les 1000 premiers jours

Concept introduit par l’UNICEF en 2010 et soutenu par l’OMS afin de lutter contre l’émergence des maladies chroniques non héréditaires. Devenu incontournable, il caractérise la période s’étendant de la conception aux 2 ans de l’enfant comme déterminante pour sa santé et son bien-être tout au long de sa vie.

Là où tout commence...

Les 1000 premiers jours de vie couvrent une période de 3 ans incluant la vie in utero et allant jusqu’aux 2 ans de l’enfant. Au cours de ces 3 années, l’être humain connaît sa phase de croissance la plus spectaculaire avec d’importantes évolutions psychologiques des différents systèmes biologiques mais également des développements majeurs sur les plans cognitif, psychomoteur, affectif, émotionnel, social et langagier.

Ces 1000 premiers jours constituent une période de vulnérabilité en raison de la forte demande énergétique, de la fluctuation des besoins en nutriments, de la susceptibilité aux infections, de la dépendance vis-à-vis des adultes… Il s’agit d’une opportunité déterminante concernant le rôle de l’alimentation, le mode de vie et l’environnement dans l’établissement de la santé de l’individu. 

Les 1000 premiers jours de vie sont de fait reconnus comme « une période d’importance critique pouvant impacter favorablement ou défavorablement la santé future ».

L'importance des actions précoces

Parmi les facteurs impactant la santé de l’enfant, la qualité de la nutrition infantile est un des principaux éléments. Elle influe sur le développement neuronal et la santé mentale.

En cas de malnutrition, d’exposition au tabagisme, d’alcool maternel ou encore d’exposition au stress parental (notamment maternel), l’enfant est plus à risque de développer des maladies. 

Obésté, syndrome métabolique, diabète de type 2, asthme, maladies cardiovasculaires… ont sans doute une origine épigénétique : méthylation de l’ADN, modification des histones, stabilité des ARN…

Le microbiote intestinal

Depuis plusieurs années, le lien entre la santé et le microbiote est de plus en plus mis en avant scientifiquement, en particulier sur le plan intestinal. Le nourrisson et l’enfant sont des populations particulièrement concernées, du fait de la plus grande plasticité du microbiote durant la période charnière des 1000 premiers jours, pendant laquelle il contribue grandement au développement et à l’éducation du système immunitaire.

Le mode de naissance est déterminant pour la constitution du microbiote intestinal du nouveau-né. Dès les premières heures et les premiers jours de vie du nourrisson, le microbiote va rapidement s’enrichir et se diversifier pour s’adapter au type de lait qui lui sera proposé (maternel, artificiel ou mixte) puis il évoluera au fur et à mesure de la diversification alimentaire. 

Au delà de l’alimentation, l’environnement de vie est également un facteur modulant la quantité, la diversité et la qualité de la flore intestinale. 

Naissance prématurée, césarienne, accouchement à domicile ou en milieu hospitalier, présence d’animaux domestiques, prise d’antibiotiques, hygiène excessive, stress, sont autant de facteurs susceptibles de perturber la flore intestinale infantile. Il en résulte une plasticité exploitable pour potentialiser la santé de l’enfant et de l’adulte en devenir.